Comment concilier une pédagogie alternative et les attendus des programmes ?

Compte-rendu d’un atelier au GD du 8 mai 2021

ATELIER : Comment répondre aux attendus institutionnels de fin de CM2 et maintenir le désir des enfants ?

NOTRE PROBLÈME : Malgré le nombre important de jours d’école et la longueur des journées, de nombreuses notions n’ont été ni vues ni abordées ni même survolées alors que la fin de l’année approche.

– « auto-pression » du départ au collège l’année suivante : il faut rappeler que le collège jusque dans les années 60 n’accueillait qu’une faible partie de la population ; il était réservé à certaines catégories sociales, l’objectif étant de reproduire les élites. Ensuite, la scolarité étant devenue obligatoire pour tous et toutes jusqu’à 16 ans, il a dû accueillir tous les jeunes sans que sa fonction initiale ne soit remise en cause.

On peut surligner sur le tableau des attendus de fin de CM2 les notions abordées au fur et à mesure, ce qui permet d’orienter la suite des apprentissages lors des moments collectifs d’apprentissage (Créa’math, toilettage de texte,…).

pression des familles, qui ont une image de l’école telle qu’ils l’ont vécue en tant qu’élève donc éloignée de nos pratiques de classe.

pression mise (involontairement) par les collègues de CM2 lors des liaisons CM2-6èmes où ils/elles énumèrent leurs projets et décrivent le travail réalisé en classe qui ne ressemble en rien à celui d’une classe coopérative.

Il est donc possible :
– de proposer un temps journalier institutionnalisé dans l’emploi du temps pour un travail écrit sur une notion du programme ;
– de distribuer en début d’année le cahier « recueil de leçons de Pidapi » que l’on surlignera avec les élèves au fur et à mesure des notions vues, abordées voire survolées;
– d’utiliser des arbres de compétences coloriées au fur et à mesure de l’année comme « écrans de fumée » et comme moyen de soulager notre culpabilité (Cf. le document ci-joint « arbres de compétences ») ;

Ces pratiques de classe (coopérative, Freinet, institutionnelle) accueillent l’enfant qui désire, avant de s’adresser à l’élève qui apprend.

Le niveau de départ des élèves des classes en REP et REP+ reste faible. Les notions abordées sont donc proposées en fonction de la demande et des besoins pour qu’ils puissent progresser.
Si nous suivions les programmes à la lettre, nous mettrions de côté la manipulation nécessaire à la construction du savoir. Le temps imparti aux différentes notions serait insuffisant pour les aborder sérieusement et efficacement. Et la plupart des élèves ne pourraient pas accéder à ce savoir.

pression des élèves qui pensent qu’ils ne travaillent pas « pour de vrai » : régulièrement, en Conseil, ils votent la réorganisation en autobus et des leçons traditionnelles ; mais lors de séances plus formelles, seul.e.s quelques élèves y participent : peu se sentent concerné.e.s, peu ont un niveau suffisant pour y participer.

Lors des ateliers, il est important de formuler ce qu’ils sont en train d’apprendre : par exemple, en poterie, nous faisons de la géométrie (volume).

Il est possible de proposer, quand la fin de l’année approche, des ateliers spécifiques « entrée en 6ème » pour aborder des notions comme la division, les nombres décimaux, les compléments dans la phrase, l’accord du participe passé (Cf. attendus de fin de CM2)

Il est difficile de trouver l’équilibre entre Plan de Travail et scolastique. Il s’agit là d’un conflit politique.
Doit-on adapter les élèves à la société et à ses valeurs ? Par nos pratiques, nous avons choisi d’accompagner des individus pour leur apprendre à penser et ainsi s’émanciper. Mais il est important de se rassurer, de rassurer les élèves, les familles et les collègues pour avoir des conditions de travail favorables et sereines.

La classe Freinet est un stage de survie en Sardaigne avant d’être envoyé dans l’espace-collège.

Nous aimerions écrire une lettre ouverte au collège…

Ci-joint un exemple d’arbre de connaissance à mettre en place tout au long de l’année, pour visualiser les progrès et le balayage des notions au programme.