Les créations mathématiques

Qu’est-ce que c’est, les créations mathématiques ?
On les appelle aussi « texte libre mathématique ». Il s’agit d’utiliser visuellement les signes et symboles des maths (mesures, géométrie, algèbre, calcul…) pour faire une création.

A partir de l’observation collective des oeuvres produites, on peut aborder toutes les notions de tous les domaines des maths.
Les créa-maths permettent de mettre en réussite des élèves qui pourraient attraper une phobie des maths et du coup, se percevoir comme nul.les en maths.
Les maths sont un langage. Elles permettent de décrire le monde.
Elles ont été initiées par Paul Le Bohec, un compagnon de Freinet.

Comment procéder ?
Monique Quertier choisit de diviser la classe en 4 groupes.
Faire des groupes de niveaux ? Toute la classe ensemble ? Chacun.e fait comme iel veut.
Après le temps de création, montrer au tableau au hasard 2 ou 3 oeuvres.
Laisser un petit temps d’observation.
Ouvrir le débat : que voyez-vous de mathématique là-dedans ?
L’enseignant rebondit à partir des propositions des élèves.
A la fin seulement, demander à l’enfant qui a fait le dessin quelle était son intention.
Séance suivante : on prend 2 ou 3 autres oeuvres de la classe.
On refait faire une création quand on n’a plus d’oeuvres en réserve.

Utiliser des feuilles A4 et un feutre foncé (pour que ça se voie de loin). Pas de crayon à papier (pas assez visible).
Pas d’instruments, pas de compas, pas de règle, pas de couleurs, car on travaille sur l’idée du rectangle, du carré, de la droite, etc. Parfois, on peut dire ok pour des instruments de géométrie. D’autres fois la consigne va être : vous n’utilisez que des chiffres.

Comment faire pour que ça donne quelque chose ?
D’abord les Créamaths sont une institution qui ne fonctionne que si l’on s’y tient : cela doit être prévu à l’emploi du temps. Deux fois par semaine ? Une fois par semaine ? 4 fois par semaine ? Chacun.e fait comme iel le sent.

Ensuite, il faut savoir rebondir. Il faut faire reformuler. Demander à l’enfant qui prend la parole de venir reproduire au tableau. Questionnement à partir de « Et si… ? »
Et si on continuait ? Et si on ne regardait que la ligne du haut ? Et si on rajoutait une ligne en bas ? Et si on le reproduisait avec une règle et une équerre ? Et si on reliait les points dessinés ?
L’enseignant devient un médiateur entre la parole des enfants, faire reformuler : « tout le monde est d’accord ? Tu peux le prouver ? Pourquoi tu n’es pas d’accord ? Tu peux montrer ? »
La recherche se concentre donc sur un petit aspect à chaque fois.
Axer sur le vocabulaire : tu parles de carré, mais est-ce vraiment un carré ?
À l’enfant qui dit « je vois une maison » -> on ne cherche pas ce qu’il y a d’artistique, mais de mathématique. « Il y a écrit ceci ou cela… » -> est-ce que c’est mathématique, géométrique ? Est-ce que tu peux le reproduire avec une règle ?

Quelles suites ?
La création débouche alors sur une recherche mathématique collective ou individuelle.
La discussion permet d’enlever l’implicite (par exemple qu’il y a plusieurs façons de dessiner le chiffre 4 mais qui sont les mêmes ; comprendre pourquoi on met une barre sous le 6 et le 9 ; le signe « + » est aussi le symbole d’un point en géométrie ; etc.).
Enfant qui utilise la règle graduée, la dessine avec l’arbre de la cour -> découvre la proportionnalité.

Comment l’exploiter, garder des traces ?
L’enseignant écrit un compte-rendu par semaine, scanne parfois ou photographie les créations maths des élèves concernés, écrit une légende et fait la synthèse. Cela peut donner lieu à un exercice d’entraînement. Parfois on se contente de relire le CR et on le glisse dans le cahier de maths.

Quels peuvent être les points faibles ou angles morts des créa-maths ?
Cela peut être les mesures. Katy les travaille plutôt avec les fichiers PEMF. Les questions de mesures viennent parfois de questions scientifiques des enfants (est-ce que l’eau est le liquide le plus lourd ?).
On s’efforce de leur donner des notions dans le domaines des grandeurs et mesures autrement.
Par exemple, un terrain de foot = 100 m.
On peut calculer la distance marchée lors d’une sortie, pour faire prendre conscience du rapport distance/ temps.

D’autres idées…
Edelios fichier de résolution de problèmes. Progressif, avec ceintures. Lecture de données.
Sortie avec « lunettes » mathématiques : chacun.e prend une ou deux photos de quelque chose de mathématique. On peut poser des problèmes à partir des photos comme dans la démarche « Maths en vie ».