Comment faire vivre les sciences dans une classe Freinet?


Comment mettre en œuvre l’enseignement des sciences dans une classe Freinet en respectant à la fois les démarches d’investigation et la liberté d’exploration propre à cette pédagogie ?

Lors de sa dernière rencontre, le GD31 a partagé ses pratiques autour d’un thème fondamental mais parfois complexe à mettre en place : les sciences à l’école. Cet échange riche a mis en lumière une diversité de démarches et d’outils, toutes centrées sur la curiosité naturelle de l’enfant, son autonomie et la mise en valeur de ses découvertes.

Une pédagogie active et différenciée selon les cycles

Au cycle 3, les sciences s’intègrent dans des temps d’ateliers hebdomadaires où les élèves choisissent librement leur activité : bricolage, arts, lecture, exposés, et bien sûr, sciences. Le support « Naturellement sciences » de PEMF peut servir de déclencheur. Ce cadre favorise la mise en œuvre d’expérimentations, d’observations, ou de défis scientifiques. Chaque recherche ou réalisation peut ensuite être présentée à la classe. Ces restitutions sont des moments-clés : elles valorisent les démarches individuelles, ouvrent à de nouvelles questions, et permettent à chacun de décider de poursuivre ou de conclure sa démarche.

« Est-ce terminé ? Veux-tu savoir pourquoi le groupe pense oui ou non ? »
Cet échange collectif, typique de l’esprit Freinet, permet à l’élève de réfléchir à sa propre démarche, d’en mesurer l’impact et de faire des choix.

Les traces écrites peuvent être regroupées dans un cahier collectif de classe, sous forme de dessins, de descriptions et d’interprétations personnelles :
Je dessine ce que j’ai vu. Je note ce que j’ai vu. Je note ce que j’ai compris.

En cycles 1 et 2, la démarche est souvent déclenchée par le « quoi de neuf ? » ou par des observations issues de sorties. L’enseignant·e s’empare des éléments apportés par les élèves pour susciter des investigations collectives ou proposer des ateliers d’expérimentation. Des supports tels que les fichiers TATEX ou les défis JCoop permettent d’animer des ateliers dirigés, où les élèves s’inscrivent librement.

L’autonomie est au cœur de ces pratiques : chacun explore à son rythme, observe, manipule, questionne. Toutes les traces sont photographiées, imprimées et conservées dans le classeur « Questionner le monde » ou le cahier de vie, assurant ainsi une mémoire collective de la recherche scientifique.

Le matériel scientifique : entre accessibilité et valorisation

Un enjeu central reste la valorisation du matériel scientifique disponible dans la classe. Comment faire en sorte que les élèves s’en emparent ? Plusieurs pistes ont été évoquées :

  • Mettre en place des coins d’exploration accessibles pendant les temps d’ateliers, présentés par l’adulte, mais laissés à la libre disposition.
  • Proposer des défis simples avec le matériel disponible : « Qui veut tester ? »
  • Utiliser l’effet d’entraînement des présentations pour donner envie d’expérimenter.


L’enseignement des sciences en pédagogie Freinet n’est ni linéaire ni cloisonné. Il s’inscrit dans une dynamique de liberté, de curiosité, d’expression, et de coopération. Les dispositifs varient selon les cycles, mais tous visent à rendre l’élève acteur de ses apprentissages, capable de questionner le monde et de transmettre ses découvertes.

Et vous, comment faites-vous vivre les sciences dans votre classe ?